J'ai la prétention d'être un écrivain.
Jamais édité jusqu'a ce jour, probablement parce que je leur ai encore jamais rien envoyé, je me permets de croire qu'a l'écrit, ma verve naturelle, brouillée en temps normal par mon incapacité locutive ( Traduit littéralement à l'oral par: "Parce que j'parle un peu comme un pine, t'as vu?" ) se revele soudain. Ma soeur en ces circonstances me trouve lourd, rabat-joie et, en particulier, en total désaccord avec la charte du guide touristique qu'elle contribue à engrosser, ce qui m'interdit de lui fournir toute aide.
Si j'en crois une dissertation qui vient de m'être rendue, j'ai "Du style, de l'humour, de l'allant et de l'inspiration", mais aussi une facheuse tendance à me laisser déborder par "un lyrisme littéraire". Je prends toutes ces critiques avec forces remerciements. La note les accompagnant aussi, par ailleurs.
Flânant comme à mon habitude sur internet dans un après midi où je refusai de voir quiconque afin de m'adonner à mes tâches d'élève en classe prépa en periode de concours, je pus constater que ce besoin littéraire attirait beaucoup de gens. Femmes, Celebrité, Argent et Drogue n'étant pas les seuls objectifs, tout le monde y va de son petit mot.
La bibliothèque ultime rivalisant en tous points avec celle d'Alexandrie avant qu'un crétin y foute le feu étant bien sûr la cohorte de blogs existant à droite à gauche. Le rayon entier skyblog présentant un interêt certain en particulier en matière de poésie... moderne, tous valent leur pesant de cacahuettes. Du blogg aux textes incompréhensibles au canalblog plein d'artistes dépravés, chansons d'amour et textes d'horreur s'enchainent dans un incommensurable fracas littéraire, poussant nos vieux écrivains à se réincarner en cailloux. Quelques uns tentèrent d'être des arbres. Ils furent abattus pour imprimer des tracts présidentiels.
Et puis il y a les grands, les vrais, les forts... les édités. Eux, leur manuscrit a été retenu. Un pour cent, et ils ont été retenus parmi tous. Elus par le pouvoir d'autres simples mortels.
Ceux là, leur endurance, leurs nerfs, et tout le reste les ont mené à l'accomplissement d'une tâche approuvée par tous les mégalomanes: laisser une empreinte à la postérité. Buvant leurs paroles, on se perd dans une contemplation passive d'une épopée réthorique ou effective. Les Peter Pan s'envolent et les héros de Pratchett se gaufrent. Le Doubrovski de Pouchkine en mal d'amour s'effondre en sanglots tandis que le Vania Tchekhovien tire sur le vieux professeur. Dans le même temps, Rousseau nous appelle à ne pas oublier que "Le premier qui, ayant enclos un terrain, s'avisa de dire: Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile". La blanche fille au cheveux roux cueillie dans un champ de fleurs du mal, voit ses louanges chantées par la Tordue, pendant que Vian est mort sans savoir si la lune sous son faux air de thune à un coté pointu, ou qu'on ait inventé les roses eternelles et la journée de deux heures.
De toutes ces choses, pourtant, il est une peine incompressible jusqu'a la nuit des temps: Il y a aussi des gros navets.
Si l'objectif n'est pas ici de faire l'éloge de certains, il n'est pas non plus de cracher sur d'autres...
C'est pourquoi je vous laisse avec joie découvrir cette petite merveille qui s'en chargera pour moi: Le Bulwer-Lytton Fiction Contest , recensant les plus mauvais début de roman. C'est une perle, croyez moi, c'est un amateur qui vous le dit.
Il parait que c'est aux premières pages qu'un éditeur sait si un livre vaut le coup. Envoyez leur donc tout ce que vous avez, ça DOIT passer.
Après, moi, j'dis ça...